La notion de bonheur au travail
Le bonheur au travail, une préoccupation centrale pour les entreprises et leurs salariés
Si elles étaient déjà un sujet important pour les jeunes générations de travailleurs, les notions de bonheur et d'épanouissement sont devenues encore plus primordiales après la pandémie. Quête de sens, lien social, on retrouve une recrudescence de ces attentes dans les études les plus récentes sur la qualité de vie au travail. Dans "People at Work 2022 : l'étude Workforce View", 7/10 travailleurs français ont admis avoir pensé à un changement de carrière. C'est une nouvelle fois la preuve que les mentalités évoluent, et que la longévité sur un même poste ou dans la même entreprise n'est plus la norme.
Mais comment retenir une catégorie de collaborateurs avides de changement, en recherche constante d'un bonheur au travail qui a la vie dure depuis quelques années ? Les entreprises doivent faire du bonheur au travail une priorité.
En effet les bénéfices d'un employé épanoui dans son travail sont nombreux :
- Une évidente réduction du turnover. Pourquoi chercher ailleurs quand on est déjà satisfait ?
- Une productivité au beau fixe. Un employé qui aime ce qu'il fait s'implique naturellement davantage à son succès.
- Une marque employeur renforcée. Les collaborateurs sont la vitrine de l'entreprise, et leur bonheur va donner envie à d'autres talents de les rejoindre.
- Une diminution de l'absentéisme et des burn-out. En 2021, 51% des entreprises ont reçu des cas d'arrêt pour motif psychologique lié au travail. Prendre soin de ses employés permet d'éviter ces situations.
Du côté d'un salarié, le bonheur au travail se retrouve :
- À travers le lien social qu'il crée avec ses collègues. L'entente avec son équipe contribue largement à la collaboration.
- En observant l'impact de ses actions dans son travail. Le salarié se sent d'autant plus investi lorsqu'il voit l'accomplissement de ses tâches.
- Grâce à un sentiment d'équité en termes de salaire, de ses avantages, de sa progression dans l'entreprise. Qu'il s'agisse de sa propre perception de sa valeur, ou en comparaison à ses collègues.
- Dans son équilibre vie professionnelle et vie personnelle. Le contexte sanitaire a contribué à flouter cette frontière.
Il existe bien d'autres raisons pour expliquer le bonheur au travail, mais ces exemples témoignent de la variété des attentes des travailleurs français. Il est devenu nécessaire pour les entreprises d'adapter leur management et leur environnement de travail à ces besoins.
L'hybridation du travail, source de mutations pour la QVT
Ces dernières années, c'est un autre challenge qui a émergé : l'hybridation croissante du travail. Son impact sur le bonheur au travail est source de controverse. Le télétravail, à la fois décrié pour l'absence d'interaction sociale qu'il engendre, est pourtant loué pour la flexibilité qu'il accorde. Insister sur la QVT paraît encore plus urgent quand elle peut être amenée à diminuer pour les raisons suivantes :
- manque de matériel adapté à son domicile (par exemple : deux écrans, chaise de bureau confortable…)
- transmission de l'information et échanges ralentis par la distance
- cohésion et lien sociaux entre équipes réduits (éventuellement un sentiment d'être mis à l'écart pour les salariés remote contre ceux sur site)
Il ne faut cependant pas voir cette nouvelle façon plus flexible d'aborder le lieu de travail comme une source de problèmes supplémentaires. Au contraire, elle bénéficie d'un outil de taille à sa portée pour impulser la QVT : le digital. Les outils digitaux, de plus en plus performants et innovants, représentent avec une bonne stratégie : un océan de possibilités pour le bonheur au travail.
Des cas concrets pour accroître le bonheur au travail grâce au digital
Une communication digitale plus fluide
Pendant la pandémie, il n'était plus possible de se retourner poser une question à son collègue sur un dossier urgent. La seule solution : lui envoyer un email ? On pourrait penser que le contexte sanitaire et le télétravail ont réduit le lien social et l'efficacité des salariés. Mais en vérité, ce fut tout autre ! Les outils digitaux à leur disposition ont permis de fluidifier leurs échanges.
Plus besoin d'interrompre son collègue en plein travail, il suffit de lui envoyer un "Teams", un "Slack", de faire un rapide "Zoom" ou "Google Meet". Les outils de messagerie digitale sont devenus la norme en entreprise, si bien que certains continuent de l'utiliser dans le cadre de leur travail en présentiel. Cela permet à la fois de ne pas rompre des phases de travail pour le salarié, et de le laisser moduler son interaction avec son équipe. Pourquoi ne pas sortir du cadre conventionnel des conversations de bureau, et organiser des pauses cafés virtuelles pour partager un moment d'échange depuis chez soi ? Le bonheur au travail passe par les relations humaines, et le digital contribue à leur redonner vie à l'aide de ces réseaux sociaux d'entreprise.
Une culture d'équipe en travail hybride renforcée
Vous pensez que collaboration et salariés en mode hybride sont incompatibles ? C'est faux ! Au contraire, le digital va encourager une plus grande collaboration et même insuffler un esprit d'équipe à des collaborateurs dispersés. Comment ? Grâce à des outils digitaux collaboratifs comme Trello, Klaxoon ou encore Miro.
Leur utilité ? Offrir aux collaborateurs un espace de création partagée, sous la forme de tableaux, de moodboard ou encore de gestion de projet pour faciliter le travail en groupe. Créer ensemble ne se limite plus à un tableau et des stabilos dans une salle de réunion. Les contraintes d'espace ont été contournées par les avancées technologiques en digital, et la QVT a bénéficié de ce travail d'équipe 2.0. Pourquoi ne pas pousser le vice aux activités de team building virtuelles ?
Une formation digitale adaptée aux besoins de chacun
La formation continue et la sensation de monter en compétence tout au long de sa carrière sont des éléments essentiels à l'épanouissement du salarié. Le e-learning a progressivement changé les mentalités. La formation présentielle a certes toujours une place privilégiée. Mais, le digital a permis de dissoudre les barrières géographiques du travail à distance. Pour continuer à former de façon constante et sur-mesure ses employés, LMS, solutions de mobile learning comme SPARTED, réalité virtuelle et podcasts sont une myriade d'outils à disposition des formateurs.
Upskilling, crosskilling, reskilling, l'obsolescence croissante des compétences a accru le besoin en formation. 71% des salariés français en 2021 sont en effet prêts à acquérir de nouvelles compétences pour booster leur employabilité. Preuve que leurs attentes sont intimement liées à leur perspectives pour le futur. Un employé heureux est également un employé qui se projette sereinement dans son avenir professionnel.
Des technologies au service d'une plus grande efficacité
70 % des salariés affirment que la digitalisation a complètement transformé leur métier. Sans doute même en mieux ? Si l'on observe le travail qui a été fait pour simplifier les tâches journalières des employés ces 50 dernières années, une grande partie est liée aux innovations technologiques. Dans cette continuité, on retrouve :
- les outils d'automatisation
- les outils de gestion administrative
- les objets connectés
Et bien d'autres qui sont devenus des piliers essentiels sur lesquels se reposent les collaborateurs. En enlevant les tâches répétitives qui peuvent être résolues par un outil numérique, l'entreprise donne l'opportunité à son employé de se concentrer sur des sujets qui requièrent son expertise.
Limites et solutions pour une transformation digitale qui contribue au bonheur au travail
Des points d'attention
Certains points d'attention sont à noter pour une transformation digitale qui soit en adéquation avec les objectifs de bonheur au travail.
Notamment :
- Ne pas massifier le nombre d'outils utilisés par le salarié sous peine de le voir déstabilisé. Devoir jongler avec trop d'outils peut avoir un impact sur son travail, il est judicieux de centraliser au maximum les supports numériques sur lesquels il est amené à travailler.
- Ne pas négliger le droit à la déconnexion. Les inconvénients du travail hybride résident souvent dans un déséquilibre vie professionnelle et vie personnelle. Les outils digitaux ne peuvent pas être un moyen d'empiéter sur cette dernière, et leur utilisation doit se limiter aux horaires de bureau.
- Ne pas délaisser les salariés qui auraient des difficultés à appréhender les nouveaux outils. Il est important de suivre leur comportement vis-à-vis de ces changements, et de récolter leur feedback d'utilisateurs. Leur donner de l'importance est la clé pour qu'ils se sentent considérés.
- L'humain doit rester derrière toute décision stratégique digitale. Chaque outil doit avoir un but précis et répondre à des besoins à la fois pour l'entreprise et le salarié. Il ne sert à rien de multiplier les initiatives si elles ne sont pas cohérentes avec la stratégie. Le salarié lui-même n'y verra pas d'intérêt, ce pourquoi chaque outil doit à travers le manager être justifié auprès de son équipe.
Un accompagnement nécessaire
Toute politique RH qui prône le bonheur au travail à l'aide du digital impose une certaine rigueur.
Il faut à la fois :
- Un onboarding des salariés sur les outils digitaux. L'idée est d'accompagner ses collaborateurs par des formations sur chaque outil, à travers un enseignement pratique et une documentation à leur disposition. Le but est de pallier aux mauvais réflexes sur certains outils, et d'aider ceux qui ne sont pas à l'aise avec le numérique.
- Un suivi managérial. Les managers sont les ambassadeurs de ces outils digitaux censés améliorer la QVT de leurs équipes, ils doivent les promouvoir et faciliter leur intégration au sein des équipes. Un atelier par exemple, peut servir d'introduction à un nouvel outil de formation en e-learning.
Ces quelques pistes sont à la base d'une productivité plus humaine. Le bonheur au travail n'est pas un mythe, c'est une affaire de stratégie d'entreprise. Avoir à cœur l'épanouissement de ses salariés, c'est s'assurer leur fidélité et leur reconnaissance. Digitaliser leur expérience au travail est une nouvelle façon de les amener à la satisfaction, c'est un outil qui ne peut pas être négligé. Pourquoi ne pas aller plus loin et s'essayer au concept de l'entreprise libérée ? Les possibilités sont infinies quand il s'agit de rendre l'humain heureux, au travail comme chez lui.